Portraits

Nicolas, le tourdumondiste fait ses armes dans le commerce

Nicoals skipper, préparateur de bateaux, en formation technico-commercialeAprès 20 ans d’expérience de skipper et préparateur de bateaux, Nicolas a entamé en septembre dernier la formation technico-commerciale de l’INB. Une drôle d’idée ? Il nous explique pourquoi et comment.

Quel est ton parcours avant d’arriver à l’INB ?

J’ai commencé par un BEP paysagiste, par goût pour la nature. Mais faire le jardin des autres ne me plaisait pas. Par contre, l’aspect technique m’a tout de suite intéressé. Le hasard m’a porté au lycée d’Etel où j’ai passé un Bac Pro en mécanique nautique, puis j’ai suivi une formation complémentaire en hors-bord et une formation d’animateur nautique.

C’est de là que t’est venue l’envie de naviguer ?

J’ai été amené à naviguer sur des bateaux de 30 pieds, et je me suis rendu compte qu’on pouvait vivre dessus : alors j’ai dit « banco ».

On est fin 1996, je suis en attente de passer ma formation de skipper quand on me propose d’embarquer sur un vieux gréement italien pour naviguer le long des côtes du Venezuela et dans le sud des Antilles. A ce moment-là, ma priorité est de prendre de l’expérience, donc j’y vais. Au terme de ce périple, on me fait de nombreuses propositions, et je choisis d'être équipier pour finir second d'un Swan 65. Le programme : un tour d'Amérique du Sud au départ du Venezuela, de Puerto la Cruz à Puerto la Cruz, sur 2 ans et un retour en Italie.

Puis j’enchaîne divers projets de croisières pendant 2 ans, au gré des rencontres. Mais il faut bien rentrer en France, pour passer le brevet de skipper. C’est chose faite en 2002. Je retourne en Amérique du Sud et en Géorgie du Sud, toujours comme skipper. Au bout d’un an, je commence à saturer d’être salarié et je me lance, avec des associés, dans l’achat d’une goélette de 24m, pour organiser des expéditions dans l’Atlantique sud. Ce que je ferai pendant 6 ans, dans la zone du Cap Horn et de l’Antarctique. Avec en plus un aller-retour sur l'archipel du Svalbard.

Je rencontre alors celle qui sera un peu plus tard ma femme et la mère de mes enfants, et j’arrête mon aventure goélette. On embarque ensemble sur un Garcia 85, et je travaille comme skipper et responsable technique, pour le compte d’un propriétaire qui veut faire un tour du monde. Arrivés en Nouvelle Zélande, à la moitié du tour du monde, on est contraints avec ma femme de mettre fin au contrat avec les propriétaires. On est en 2011 et se pose la question de fonder une famille. On a alors deux options : revenir à terre, pour une vie un peu plus « normale », ou repartir sur notre bateau pour fidéliser une clientèle qui me redemande sur le marché. 

Ma femme tombe enceinte. Et bien que vivre sur un voilier était notre objectif, mais on ne veut pas associer famille et activité charter. On choisit donc la première option, avec comme point de chute l'Espagne, où mes beaux-parents vivent. Je m’installe à mon compte pour une activité de refit de bateaux, un travail fixe plus en adéquation avec une vie de famille.

Amérique du Sud, Antarctique, Espagne… qu’est-ce qui t’a incité à revenir en France ?

Au bout de quatre ans, les gros dossiers de refit de voiliers se terminent, le travail commence à manquer. En mai 2015, je réponds à diverses annonces d'emploi, et je tombe sur une offre sur le site de l’INB, pour un poste technique. Je postule et je rencontre immédiatement Denis et Laurent pour un entretien, mais sur une autre offre : celle de formateur technique pour l'INB Côte d'Azur ! Finalement le poste est confié à quelqu’un d’autre. Rien de perdu, ce n’est plus le poste, mais la formation technico-co qu’ils me proposent.

Tu as une solide expérience en navigation et en technique, pourquoi repartir en formation ?

Au départ, j’ai deux métiers : skipper et technicien préparateur de bateaux. Dans toutes mes expériences, j’ai fait du commercial « à ma sauce » et il me manque cette compétence que je n’avais pas eu dans mes formations. Au moment de postuler à l’INB, j’ai en vue un autre poste, en attente chez un constructeur, de conseiller préparateur. Avec une belle dimension technique, que je maîtrise bien, et une dimension commerciale qu’il me reste à acquérir. Je suis rentré en formation avec l’objectif d’intégrer à court terme cette entreprise, et pourquoi pas démarrer par l’alternance. Finalement l’entreprise stoppe son recrutement, et je décide malgré tout de rentrer en formation. Car ça permet d’une part de me poser en Bretagne et, en plus, d’ajouter une corde marketing/commerce à mon arc.

Pas de regret, donc, d’être entré en formation ?

Non, au contraire. Au cours des stages à l’INB, j’ai été amené à travailler dans un chantier prestigieux à Bordeaux, et on me propose un poste de chef d’équipe accastilleur. Parallèlement, un équipementier du sud Finistère recherche un commercial. C’est Outils Océans, une entreprise très bien implantée dans le secteur. Je retiens cette deuxième proposition, pour la forte implication de l’entreprise notamment dans la course au large. Et le poste proposé est un bon équilibre entre la dimension commerciale et la dimension technique, puisque l’entreprise propose à ses clients des produits sur-mesure, et qu’il faut apporter des solutions techniques innovantes.

Qu’est-ce qui t’a marqué pendant ton année à l’INB ?

Je suis entré comme non-commercial, et j’ai trouvé ça très intéressant. J’ai bien aimé les simulations, les jeux de rôles, et j’aurais aimé qu’on en fasse davantage. Dans le projet Créa, mon groupe était chargé de faire des recommandations et de proposer des idées innovantes à l’entreprise Inorope pour son marketing et la vente de ses produits. On a pu apporter un regard neuf sur le projet d’entreprise. Et même s’ils ne nous ont évidemment pas attendus pour fonctionner, ils ont apprécié nos idées qu’ils vont garder pour mettre en pratique. Cela a été un échange très intéressant, et gratifiant.

J’ai été frappé par la grande confiance qui existe dans la relation entreprise-stagiaire-INB. Concrètement, on arrive fin septembre à l’INB, et au bout de 3 semaines, on est déjà en stage (au Mille Sabords, ou au Cap d’Agde). Puis après quelques petites semaines de préparation, on est dans le grand bain du Nautic, où des entreprises nous confient des ventes.

Sur le plan humain, on a beaucoup d’interaction au sein du groupe de stagiaires, et avec les intervenants. Au niveau du groupe, on s’est tous vite compris et entraidés, on échange sur les expériences antérieures de chacun. C’est très enrichissant.

Le programme techni-co de l’INB prévoit de la navigation et du technique, ce n’était pas redondant avec ton vécu ?

Ce qui est appréciable, c’est qu’en fonction du cursus, on adapte la formation. En ce qui me concerne, avec mon expérience de skipper et de préparateur de bateaux, j’ai pu bénéficier d’un programme allégé en navigation et en technique. J’ai mis à profit ce temps dégagé pour me faire de l’expérience en stage dans des chantiers, et de multiplier les contacts, et donc les opportunités professionnelles.

Quelques conseils pour les prochains stagiaires ?

Ca va très vite. L’INB vous dit en octobre pour les différents dossiers « vous aurez le temps », mais en pratique, tout s’enchaîne très vite.

Quels sont tes projets après l’INB ?

Pour l’instant, je suis en stage de fin d’année chez Outils Océans. En l’occurrence, le stage fait office de période d’essai. L’idée, après le stage, est de rester, comme commercial en charge de la gamme des produits nautiques. Ou comment concilier un retour « au pays » avec la famille et un poste intéressant.

Découvrir le profil de Nicolas sur INB connect 

 

We use cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.